Article paru sur le Journal du Dimanche à propos de Magda Cornière
Profession « Cafédomancìenne »
Magda connaît les secrets d’un art divinatoire millénaire. Le marc de café est sa passion et… sa boule de cristal.
Text de l’article:
Durant sa jeunesse en Bulgarie puis en Turquie, Madga fut initiée par un maître soufi à la « lecture » des traces laissées par le marc de café au fond d’une tasse. Après un passage éclair dans l’univers du pétrole où elle s’évertue surtout à lire l’avenir des pros du brut, elle décide d’ouvrir son cabinet au milieu des années 70.
C’est alors toute l’atmosphère feutrée des harems et des discussions entre les concubines du sultan qui renaît. Et depuis trois décennies, elle est une des rares à avoir su exporter la tradition poétique du marc de café des rives du Bosphore à celles de la Seine.
« Ce type de voyance fait plus appel à l’intuition qu’à l’intellect », explique la pythie du petit noir, dont le grand-père fut le fournisseur officiel de cymbales de la cour ottomane. Qu’ils soient amateurs d’arabica ou de robusta, les fidèles de Magda se pressent dans son antre du quartier de la Motte-Piquet pour écouter ses fameux oracles.
Alors la voyante, de son œil expert, traque scrupuleusement les formes étranges, animales ou végétales, laissées par la mouture. Un oiseau : voyage en perspective. Une pomme : l’argent va couler à flots. Une flèche : gare aux embrouilles !
De l’autre côté des Alpes, les shows télévisés de Magda ont longtemps passionné des millions d’italiens accros à ses prédictions sur fond d’espresso. Ce personnage haut en couleur livre ses prestations à la saveur corsée en sept langues (dont l’italien, le bulgare, le turc, l’anglais) toujours avec une irrésistible verve et un torrent d’anecdotes captivantes sur sa vie tumultueuse.
Et si vous lui plaisez, cette mélomane, interprète de Bach (mariée à un prix de Rome) vous jouera peut-être la Cantate du café… Service compris !
Nicolas Ponse
